Révolution Tranquille: Éducation

lundi 19 avril 2010 ·

Puisque je me fais critiquer pour ne regarder que la question économique de la Grande Noirceur et de la Révolution Tranquille, j'ai décidé de regarder l'éducation juste pour qu'on voit si il existe une cassure à ce niveau aussi. James Iain Gow dans son étude de l'histoire de l'administration publique au Québec entre 1936 et 1970 note que "quelle que soit la base de calcul, les dépense d'éducation du gouvernement québécois passent de moins de 10% de l'ensemble des dépenses au cours des années 1930, à 20% en 1950". Il note qu'au cours des années 1960, en moyenne 26.6% des dépenses du gouvernement vont à l'éducation.

Cette tendance à la hausse des dépenses provinciales s'accélerent évidemment au cours des années 1970, malgré que le Québec traîne derrière l'Ontario au cours des années 1960.

Cependant, voici la croissance des dépenses totales sur l'ensemble de l'éducation.

En tant que telle ce qu'on voit, c'est une brisure au niveau du secteur public, pas dans l'ensemble. C'est juste le public qui s'est substitué au privé (les Églises dans le temps). Bien sûr, je ne cherche pas à dire que les réformes qui ont permis davantage de démocratie scolaire (seuls les propriétaies votaient aux élections scolaires) , des meilleures conditions de travail pour les enseignants et une hausse des taux de fréquentation n'étaient pas des bonnes réformes. En fait, la Grande Charte de l'éducation qui est venue après le Rapport Parent proposait des subventions aux institutions indépendantes, des plans d'investissements dans les universités, des allocations mensuelles pour les enfants allant à l'école, la gratuité de l'enseignement, les obligations d'assurer un nombre plus grand d'années d'études. Je pense que du côté de l'éducation, il y a eu une brisure, mais elle était plus légère qu'on ne laisse croire, surtout au plan des inscriptions. Jean-Luc Migué, généralement critique de la Révolution Tranquille, dans son livre Étatisme et Déclin du Québec note que par 1967-1968, le Québec avait rejoint la moyenne canadienne au niveau de l'éducation pré-universitaire(le collégial n'existait pas avant 1968) . Cependant, quand on regarde le graphique plus bas, on remarque que si c'est le cas, la grande partie du rattrapage a du s'effectuer sous Duplessis.

Je pense que la brisure qu'on devrait mettre l'emphase dessus, c'est que la chose a commencé sous Duplessis mais s'est continué sous les libéraux de Lesage, l'Union Nationale de Johnson-Bertrand et sous Bourassa avec une vigueur plus forte. Il est définitif que l'expulsion de l'Église des écoles pendant la Révolution Tranquille a été positif et c'est probablement l'effet positif le plus important qu'on devrait retenir de la Révolution Tranquille quant à l'éducation. Cependant, chose intéressante, Benoît Tessier note dans De Quelle Grande Noirceur Parlez-Vous? que les Québécois sont plus nombreux à atteindre des études supérieures et obtenaient soit plus ou autant de diplômes universitaires que dans le reste du Canada.

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Notes:
James Iain Gow. 1986.
Histoire de l'Administration Publique Québécoise 1867-1970. Presses de l'Université de Montréal.

Statistiques Canada.
Historical Statistics of Canada, Section W : Education.

Statistiques Canada.Table 478-0001 - Total expenditures on education, by direct source of funds and type of education, annual (dollars x 1,000).

Jean-Luc Migué. 1999. Étatisme et Déclin du Québec. Éditions Varia

Benoît Tessier. 2000. De Quelle Grande Noirceur Parlez-Vous? Le Québec à l'époque de Duplessis. Thèse de maîtrise de l'Université d'Ottawa.

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Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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