Et si on donnait le Prix Nobel de la Paix à l'OMC?

jeudi 11 mars 2010 ·

Je ne fais pas de farce, quand on apprenait hier que l'OMC n'était pas dans le nombre record de candidats suggérés pour le Prix Nobel de la Paix 2010, j'étais déçu. Il y a un argumentaire véritable pour accorder le Prix Nobel de la Paix à l'OMC

  1. Le commerce favorise la multiplication des liens de dépendance entre individus, la mondialisation a réduit les conflits internationaux et l'ampleur de ceux-ci comme le notait l'économiste Erich Weede. Il y a donc une paix capitaliste qui est bien décrite par le défunt secrétaire d'État américain Cordell Hull qui disait que "enduring peace and the welfare of nations are indissolubly connected with friendliness, fairness, equality and the maximum practicable degree of freedom in international trade"
  2. La Grande Dépression qui a commencé en 1929 s'est empiré à cause des conflits commerciaux qui ont été lancé par les américains avec le Smoot-Hawley Act mais qui a aussi crée des tensions entre les états et probablement contribué (malgré des désaccords dans la littérature scientifique sur l'ampleur de la contribution) au déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale
  3. La libéralisation unilatérale, même si acceptable et réalisable selon moi, est rarement politiquement faisable et peut conduire à des politiques de free riders de la part des autres pays. Ainsi, la libéralisation multilatérale permet d'assurer l'environnement politique pour la survie des accords de libre-échange et évite les problèmes de l'opportunisme des accords bilatéraux
  4. Avec le GATT entre 1947 et 1986, les réalisations en matière d'élimination des barrières tarrifaires se limitait à des pays développés et surtout à l'industrie manufacturière. Les cycles de Kennedy, Annnecy, Dillon et Torquay ont produit des réductions minimes.
  5. C'est seulement avec le Cycle de Tokyo que des libéralisations majeures avec le GATT ont commencé et déjà l'idée de l'OMC apparaissait.
  6. Le cycle d'Uruguay a été la culmination des efforts du GATT qui s'est métamorphosé en OMC tout en étant la plus grande vague de libéralisation en un seul moment. Les gains sont estimés par Glenn Harrisson et Thomas Rutherford dans The Economic Journal à 96 milliards USD(1997) annuellement sur le court terme et 171 milliards USD(1997) sur le long terme. Grâce à cela, des centaines de millions de personnes sont devenues plus riches et ont pu augmenter leur nombre d'opportunité
  7. Le cycle de Doha est encore sur la glace malheureusement parce qu'il s'attaque au point longtemps ignoré : l'agriculture. Cependant, reconnaître l'importance du libre commerce dans l'assurance de relations pacifiques permettrait probablement de relancer les négociations et peut-être atteindre une attente de libéralisation multilatérale
  8. La crise actuelle n'a pas causé les instabilités politiques que la Grande Dépression avait causé, on n'a pas vu la naissance de nouvelles idées totalitaires et il est très peu probable que le nombre de coups d'états change de tendance.
L'OMC mérite amplement selon moi le Prix Nobel de la Paix pour tout ses efforts et ses réalisations. L'ensemble de son oeuvre a contribué davantage à la paix mondiale que n'a contribué la négociation de plusieurs accords de paix.

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Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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