Nationalisme indécent (1 de 2)

vendredi 29 mai 2009 ·

Présentement en voyage en France, je cotoîe des étudiants de l'Université Wilfrid Laurier et de l'Université de Waterloo. La plupart sont des étudiants d'histoire et sont donc immergés dans les actions du Canada pendant la première et la seconde Guerre Mondiale. Pour eux, le Canada a performé admirablement pendant les conflits.

Avec ce constat, je ne suis pas en désaccord, toutefois il y a un degré d'exagération dans la glorification du Canada qui déprécie, à mon avis, les actions du Canada. À plusieurs reprises, les étudiants de WLU et WU ont tenté de mettre en valeur des actions militaires dans lesquelles les Canadiens ont bien performé, mais ils l'ont fait en tentant de glorifier le sacrifice des Canadiens en utilisant notamment le cas du Lieutenant Colonel Merritt à Dieppe. Des êtres humains qui se sacrifient avant tout pour le pays et qui sont prêts à mourrir pour le Canada. Ils argumentent ensuite que ces sacrifices ont construit le Canada.

Certes, Vimy et Dieppe sont deux engagements qui ont marqué l'imaginaire Canadien, mais il ne faut pas du tout exagérer. Les soldats qui se sont engagés avaient peut-être un certain sentiment d'attachement en premier pour l'Angleterre et ensuite pour le Canada, mais ce ne peut être la seule raison. Plusieurs - surtout dans le cas de la seconde Guerre Mondiale - ont probablement du s'enrôler pour éviter le chômage, l'instabilité d'emploi et la faim. Certains se sont peut-être enrôler à la suite de pressions sociales. La nature du sacrifice est donc exagérée à mon avis.

Finalement, ce ne sont pas tant les sacrifices humains que la richesse des nations qui ont assuré la victoire. Comme disait Thucydide dans The Peloponnesian War, "le capital accumulé, plus que les actes individuels, est ce qui permet de soutenir les guerres". Winston Churchill le disait lui-même après la Première Guerre Mondiale que les alliés avaient navigué vers la victoire sur une mer de pétrole.

Il est donc exagéré - pour des académiques (parce que ce sont des académiques qui sont avec moi - de tenter de créer une identité nationale avec l'étude de l'histoire puisque celle-ci offre une version immensément plus nuancée que celle qui nous est offert par les nationalistes canadiens.
LA SUITE PLUS TARD

2 commentaires:

Administration a dit…
30 mai 2009 à 06:41  

Ils ont eu droit, comme partout ailleurs, à une histoire avant tout nationale à l'école et à l'université.

C'est normal ensuite de croire que sa Nation est si forte.

Le chauvinisme n'est pas que français ou américain. Il peut être très canadien ou très québécois.

Et c'est une manifestation plutôt irrationnelle pour moi.
Quiconque ose donner des buts et des intentions plus grands que nature à des événements, ou en dissimuler tout le côté moins glorieux, déforment la réalité.

Anonyme a dit…
30 mai 2009 à 07:11  

La bataille de Vimy et le raid de Dieppe sont de grand mythe fondateur de l'histoire du Canada. Les Canadadiens ne sont jamais battu pour leur indépendance, la couronne britannique leur a donné pour sauvé de l'argent. Grâce à ses batailles, le Canada est un peu rentré dans l'histoire.

La bataille de Vimy est beaucoup plus intéresse à étudier du côté stratégique. Cette bataille démontre le talent du plus grand général canadien de l'histoire sir Arthur Currie.

Luc

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Au sujet du blogue

Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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