L'économétrie un complot keynésien?

lundi 20 avril 2009 ·

Je sais que plusieurs libéraux classiques comme moi critiquent l'économétrie et la mathématisation de l'économie. Personellement, je suis un terrible mathématicien (Bryan peut témoigner) mais je ne suis pas d'accord que l'économétrie ou la mathématisation de l'économie est quelque chose de dangereux, voire encore moins un complot keynésien. Je me suis demandé pendant un moment d'où émane cette critique de l'économétrie.

J'en suis venu à penser que plusieurs associent l'économétrie (lire : statistiques) et la mathématisation au calcul économique socialiste qui voudrait qu'on puisse modéliser parfaitement l'économie et donc la planifier. C'est une erreur de faire une telle association. Bryan est la meilleure illustration que cette illustration est fausse.

Bryan me permettra que je parle de lui puisque ca le remontera un peu (déjà qu'il est petit, désolé Bryan c'était trop tentant). L'économétrie qu'il fait sert à évaluer les liens entre plusieurs variables de manière de plus en plus efficace, ce qui est en soit quelque chose de très scientifique. Il le fait avec une grande rigueur d'ailleurs. Mais Bryan est un libéral économiquement au même titre que je le suis. C'est parce que Bryan agit scientifiquement, il n'essaie pas de planifier une économie (au contraire, il abhorre l'idée).

Personellement, du très peu d'économétrie que j'ai fait et que je peux lire, ce que je vois c'est que plus on avance, plus ca nous force à être modeste intellectuellement et justement à ne pas faire des grands plans et des interventions débiles basées sur des modèles simplistes. Pour moi, la mathématisation de l'économie est en fait un outil incroyable pour débattre justement de ce que certains libéraux appellent la pensée keynésienne (même si je trouve que ce terme est appliqué trop généreusement à toutes les sauces). En fait, comme le note l'économiste libéral (très libéral) Bryan Caplan (pas Breguet), voici dix des grandes avancées en économie mathématique depuis la Seconde Guerre Mondiale :
  1. Théorie du capital humain
  2. Attentes rationelles en macroéconomie
  3. Marche aléatoire des marchés financiers
  4. Modèle de signalisation
  5. Théorie des choix publics
  6. Taux naturel de chômage
  7. Consistence temporelle
  8. Avancées en théorie des jeux
  9. Équivalence ricardienne
  10. Marché constetable
  11. L'hypothèse du revenu permanent [ajout personnel]

En termes de percées en mathématisation et économétrie, ces onze percées sont plutôt des percées qui ont été favorables à la pensée plus favorable (sans nécessairement être libertarienne ou libérale) aux marchés et à la non-intervention.

Tout cela pour dire que, non, la mathématisation de l'économie n'est pas un complot keynésien. Bryan voudra sûrement ajouter quelque chose d'additionnel puisque l'économétrie est son champs d'études.

1 commentaires:

louisp a dit…
20 avril 2009 à 09:46  

L'équivalence ricardienne??
Drôle de choix de la part de Caplan. Ça tient jamais...et la seule façon de faire tenir l'équivalence ricardienne(Bassetto et Kocherlakota(2004)) est impossible à instaurer...du moins très difficile.

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Au sujet du blogue

Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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