...qu'il n'y a aucun secret selon William Easterly de New York University (j'ai dit Columbia hier, je m'en excuse). Easterly argumente que dans des collectivités particulières, les individus sont capables de découvrir les informations nécessaires pour capitaliser sur leurs motivations et efforts. Le reste du commentaire de Easterly se porte sur une histoire de cas, mais dans ce commentaire on remarque un aspect très ''hayékien''.
L'économiste et philosophe Friedrich A.Hayek nous offre une réflexion sur la nature des économies. Dans Loi, Législation et Liberté, dans L'erreur fatale ainsi que dans Constitution de la liberté, Hayek élabore l'idée qu'une économie en général est un ordre spontané qui apparaît au travers des échanges et que les institutions qui en émergent sont souvent le fruit de l'action humaine et non pas du dessein humain. Il est difficile - voire impossible - d'imiter ce processus. On ne peut tout simplement pas planifier une économie ou les comportements économiques de la multitude d'individus.
Les partisans de l'aide au développement manquent ce puissant argument de Hayek repris en quelques sortes par Easterly. Il est impossible de diriger l'aide et de la cibler pour que celle-ci produisent les effets recherchés parce que c'est centralisé. Il est impossible pour un planificateur central de pouvoir allouer toutes les ressources plus efficacement que la multitude d'individus qui connaissent les petits problèmes de leurs situations et donc comment les régler pour profiter et échanger avec d'autres individus. C'est les décisions décentralisés versus la centralisation qui souffrira toujours d'un problème d'information. Le secret du développement est donc brisé entre tous les individus qui doivent échanger librement pour profiter.
Certains peuvent peut-être rejetter la philosophie économique (comme d'autres qui rejettent -à tort- l'économétrie et la mathématisation de la science économique), mais celle-ci permet de comprendre la nature de l'évolution des économies. Easterly semble bien puiser dans la pensée Hayékienne justement pour comprendre cette nature.