L'ironie de Jean Charest

vendredi 7 novembre 2008 ·

Bon, là vous allez me laisser des roches, mais je suis contre toute hausse du salaire minimum. Le salaire minimum est une politique publique qui rigidifie le marché du travail et qui discrimine les travailleurs peu qualifiés ou qui reviennent sur le marché du travail aprés un long départ. Parce que les employeurs refusent tout simplement de les employer au prix fixé. Alors ces gens se retrouvent sans emploi et sans opportunité de gagner de l'expérience qui augmenterait leurs salaires.

Le professeur David Neumark et l'économiste William Wascher ont analysé plus d'une centaine d'études couvrant 20 pays sur les dernières 15 années et arrivent à la conclusion que l'écrasante majorité de celles-ci confirment que plus on hausse le salaire minimum, plus on fait baisser le niveau de l'emploi (lire : hausse du chomâge). D'ailleurs, les économistes Keith Godin et Milagros Palacios estiment que le salaire minimum moyen de 2003 à 2007 en pourcentage du PIB per capita est le deuxième plus élevé des 60 États et provinces de l'Amérique du Nord.

Je sais, ce n'est pas populaire de critiquer le salaire minimum. Néanmoins, la conclusion est que plus le salaire minimum est élevé, plus le chomâge augmente.

Ce qui est très ironique venant de l'homme qui veut créer des emplois pour l'économie!

5 commentaires:

Anonyme a dit…
8 novembre 2008 à 05:10  

Est-ce que vous avez des sources pour cette étude?

Philippe Verreault-Julien a dit…
8 novembre 2008 à 06:17  
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Philippe Verreault-Julien a dit…
8 novembre 2008 à 06:21  

"42. Table 1.7 presents the outcome of this regression exercise. Consistent with previous OECD work
(OECD, 1998, Elmeskov et al., 1998), no significant direct impact of the minimum wage on the
unemployment rate is found (Column 1),55 except when controls for the output gap are omitted (Column
2)."

Source : Bassanini et Duval, Employment Patterns in OECD Countries : REASSESSING THE ROLE OF POLICIES AND INSTITUTIONS, p.29, 2006. http://www.oecd.org/dataoecd/47/61/36888714.pdf

Je me suis dit que cela pourrait vous intéresser...

Anonyme a dit…
8 novembre 2008 à 07:18  

Comme le relève l'étude que nous pointe PVJ, votre billet manque grandement de nuance. Il est en effet peu probable que "plus le salaire minimum est élevé, plus le chômage augmente".

Cependant, dans un contexte où les entreprises qui embauchent souvent au salaire minimum en arrachent déjà(les restaurants, par exemple, selon les données économiques qui ont parues hier), il est fort possible que cette mesure en pousse plusieurs à la faillite.

Par ailleurs, les effets de la dernière hausse ont à peine eu le temps de se faire sentir. Si le plan libéral est mené à terme, le salaire minimum aura augmenté de 2.25$ (25%) en quelques années. C'est excessif pour une si courte période, selon moi.

Je m'oppose donc également à la hausse du salaire minimum proposée par les libéraux, mais avec réserve. Une indexation annuelle ou bi-annuelle selon l'indice de consommation serait plus raisonnable et protégerait tout de même le pouvoir d'achât des moins biens nantis.

Bryan Breguet a dit…
8 novembre 2008 à 23:36  

En fait actuellement, le salaire minimum est supposé être fixé à 46% du salaire moyen dans le secteur manufacturier je crois, car après études, il a été montré que le salaire minimum n'entraînait pas trop d'effets négatifs.

Pour la nuance, j'ai moi-même fait remarqué à Vincent d'autres études qui arrivent aussi à des conclusions contradictoires. Il n'y a pas UNE seule vérité quant il s'agît d'un sujet aussi complexe que le salaire minimum. Néanmoins, il apparaît que plus le salaire minimum est élevé, et plus cela affecte l'emploi mais seulement pour une catégorie de travailleurs: les jeunes. Mais le salaire minimum n'a pas d'impact significatif sur le niveau global de l'emploi.

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Au sujet du blogue

Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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