Grande Noirceur vs Révolution Tranquille

samedi 17 avril 2010 ·

Suite aux questions de Bryan, voici un nouveau graphique tiré des mêmes séries que mon post précédant sur le revenu personnel disponible per capita au Québec et en Ontario entre 1926 et 1974.

Quand on soustrait le taux de croissance annuel du revenu personnel disponible per capita de l'Ontario à celui du Québec et qu'on prend la moyenne de cette différence pour chaque année, ca donne le tableau suivant. Remarquez que malgré le gouvernement Duplessis a vécu davantage de récessions sur une période de temps similaire à la Révolution Tranquille, la croissance moyenne sous Duplessis est plus rapide. J'aimerai bien avoir des données sur le revenu personnel au delà de 1926, mais Statistiques Canada et le Dominion Bureau of Statistics commencent seulement à produire cette série pour l'année 1926 et ensuite. Cependant, on doit faire avec ce qu'on a, mais ce qu'on voit c'est que même si on ne regarde pas la période 1926-1944 (qui inclut les anomalies de la guerre), la croissance a été plus rapide que celle de l'Ontario entre 1944 et 1960 que celle entre 1961 et 1974. Et comme je dis, c'est assez révélateur considérant la plus grande volatilité sous Duplessis des marchés qui ne sont pas sous son contrôle.

Je pense sincérement que la Grande Noirceur devrait se faire renommer "l'époque mal éclairée" et la Révolution Tranquille devrait se nommer "la bruyante continuation"ou "beaucoup de bruits pour rien"

Commentaires (2)

Chargement... Connexion en cours...
  • Connecté en tant que
Duplessis était un conservateur moral (aux valeurs chrétiennes traditionnalistes qu'il souhaitait que sa société ait) mais économiquement parlant, c'était un libéral avec cependant un parti pris pour les patrons (est-ce une forme de corporatisme bien que différent d'aujourd'hui, où l'État cautionne les «bonnes» entreprises par des subventions?).

Une grève avec de la violence contre patrons, leurs familles, les contremaîtres ou les briseurs de grève ou avec du vandalisme qui brime le droit de propriété, c'en était trop: c'était le moment pour lui d'envoyer ses gros bras de la police provinciale pour casser ça.

Les historiens étatistes et sociaux-démocrates se sont bien servis de ces événements, sans mentionner les écarts des grévistes, pour faire des syndicalistes et des socialistes des martyrs, les Justes et Bons que les Mauvais au pouvoir punirent sans qu'ils n'aient jamais rien faits.

La Grande Noirceur, c'était justifié peut-être le contrôle et/ou la surveillance de groupes et d'individus différents de la majorité chrétienne traditionnaliste. Être ouvertement athé, socialiste, libertin/échangiste, Témoins de Jéhovah, c'était risqué de faire l'objet d'une certaine surveillance de par la police provinciale.
Je suis d'accord avec cela surtout qu'aucun historien ne note que c'est Duplessis qui a mis en place l'ancêtre de la CSST (le Bureau d'Hygiene Industriel) et qui a fait en sorte que le salaire minimum au Québec soit le plus élevé au Canada! Duplessis n'était pas anti-syndicat autant qu'il n'était anti-closed shop et sur un plan démocratique, l'opposition au closed shop peut se défendre moralement. Ce qu'on peut reprocher à Duplessis c'est la loi 19 et la loi du cadenas, clairement antidémocratiques.Mais c'était ausi de l'anticommunisme et non pas de l'antidémocratisme. Les lois 19 et du cadenas avaient beaucoup d'équivalents en Amérique du Nord

Publier un nouveau commentaire

Comments by

Latest projections

Latest projections
Click for detailed projections

Au sujet du blogue

Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

GB pour Geloso-Breguet's Fan Box

TopBlogues Add to Technorati Favorites

1,098 comments

by 364 readers

IntenseDebate

Powered By Blogger