Je ne rigole pas, l'industrie automobile a reçu dans le passé des cadeaux gigantesques comme une garantie de prêts de 1 milliard (une somme énorme) en 1979 et avait aussi réussi à convaincre le gouvernement de l'époque(Reagan) de faire passer les restrictions d'exportations volontaires au Japon (qui acceptait ainsi de forcer ses entreprises à exporter moins). À tout cela, on peut ajouter les subventions, tarifs, quotas, réglementations nationales, normes de sécurité nationale etc.
Tout cela à l'époque ou General Motors passait de prés de 16% du marché américain à 9.6% alors que les importations d'automobiles doublent (avec 80% qui proviennent du Japon). Plus la compétition se faisait féroce, plus on intervenait pour les aider.
Mais quand le gouvernement a accordé son aide pour la première fois, les acteurs économiques (syndicats et entreprises) ont réalisé qu'il y avait une rente à capturer. Ainsi chaque difficulté était perçue comme une opportunité de faire une recherche de rente auprés du gouvernement. Pensons aux milliards dépensés pour lobbyer le Congrés Américain ou le Parlement Canadien(parce que ca se fait ici aussi par ailleurs).
Chaque fois qu'une difficulté apparaît qui devrait permettre soit une modernisation de l'entreprise soit sa mort (ce qui est parfois souhaitable), on lobbye le gouvernement. Toutes ces interventions s'empilent et le temps passe et quand l'inévitable arrive - la compétition (comme la nature) trouve toujours un chemin - le tout est encore plus pénible.
Cet interventionnisme est un gateway drug très dangereux et présentement, tout le monde se rue pour aider des industries comme l'automobile, mais un jour ca sera encore plus pénible. Ces industries péricliteront inévitablement grâce à la compétition qui génére des nouveaux produits plus efficaces, moins dispendieux et plus utiles. C'est tout à fait normal comme processus, il s'agit d'une destruction créatrice. Quand X mourrera parce que Y aura réussi à faire plus avec moins, Y pourra reprendre les ressources de X et les allouer de manière plus productive. Bloquer ce mécanisme normal des marchés peut retarder l'inévitable, mais lorsqu'il survient il est maintes fois plus pénible.