Le Québec n'est pas à gauche!

lundi 13 juillet 2009 ·

Un petit message pour les candidats au leadership de l'ADQ et pour information également. Ce sondage Decima montre que c'est au Québec que les gens sont le plus ouverts à davantage de privé en santé! Eh oui, cela n'est en fait pas nouveau, nous trouvons ce résultats très souvent (à tel point que certains diront que la seule identité canadienne, c'est d'avoir des soins de santé publics).

En effet, seulement 44% des sondés au Québec désirent davantage de public, alors que ce nombre est de 55% en moyenne dans le reste du Canada. Tout comme 16% désirent davantage de "user fee based", le plus haut pourcentage au Canada.

Donc oui, vous me direz que ce n'est que 16%, mais la question porte spécifiquement sur des services payant (la question compare le système de santé au réseau des dentistes par exemple, dans lequel les utilisateurs payent). Pour être honnête, ce soutient plus important de la part des Québécois provient fort probablement du fait que ce sont ces mêmes Québécois qui sont le plus insatisfaits du système actuel (également dans ce sondage). Au fait, 19% des Québécois pensent que le système américain de soins de santé est meilleur, bien au-dessus de la moyenne canadienne avec ses petits 8%.

10 commentaires:

louisp a dit…
14 juillet 2009 à 05:49  

Je pense pas que c'est parce que les québécois sont plus à droite, le problème vient du fait que les canadiens associent le système de santé "gratuit" à leur identité. Ils doivent se définir par ce qu'ils ne sont pas (bref américains). Qui est le Greatest Canadian selon la CBC?? Tommy Douglas, le père du système de santé canadien. Poses la question à un "canadian" ce qui définit un canadien, t'as 80% des chances d'entendre système de santé public, hockey et casques bleus.

Pour le Québec, c'est moins important...oui on aime se dire à "gauche", mais dans les faits, le système de santé public n'est pas une question identitaire. Pour le ROC, c'est une autre histoire complètement.

Sérieux, vous voulez des changements en santé...il va falloir oublier le "kounada". Ce n'est pas demain que le Canadian Health Act va changer.

Jean-Luc Proulx a dit…
14 juillet 2009 à 10:01  

Voilà pourquoi on a besoin de la souveraineté pour avoir un système de santé mixte public-privé!

Bryan Breguet a dit…
14 juillet 2009 à 12:20  

Louis... stpl là... Je déteste ce truc du: ils se définissent par ce qu'ils ne sont pas. Et si je te demande ce qui définit un Québécois,à part parler français?

louisp a dit…
14 juillet 2009 à 12:58  

En plein dans le mille. T'as beau détester ça reste très juste. J'ai passé une année entière à parler de ça avec mes petits amis ontariens. Et il n'y a pas une personne qui disait le contraire( et ils me parlaient de Trudeau avec plein d'amour dans les yeux...misère...). D'ailleurs il y a plein de livre anglophone sur le sujet. Et il y a aucun doute que l'identité canadienne moderne est excessivement basé sur les politiques publiques gouvernementales. Au Québec c'est pareil, mais la langue différente nous a "forcé" a un certain degré à créer une culture distincte.

Donc, la perte du système public mur à mur remet beaucoup moins en question notre identité collective que celle des canadiens anglais (anyways,,,ceux à l'Est de l'Alberta)

Guillaume a dit…
14 juillet 2009 à 13:19  

Les Québécois aiment le stéréotype (totalement faux) voulant que les Canadien-anglais et les Américains, ce soit blanc-bonnet bonnet-blanc.

D'ailleurs, la seule chose qui différencie un Canadien-français (Québécois inclus) et un Canadien-anglais, c'est la langue. Les autres différence ne sont rien de plus que des différences régionales, comme il y en a entre les provinces anglophones et au sein même de toutes les provinces.

Après tout, nous partageons tous une histoire et des faits d'arme commun et nous sommes tous des Normands du Nouveau-Monde!

Donc, l'analyse de Bryan me semble bonne.

louisp a dit…
14 juillet 2009 à 13:37  

" Les autres différence ne sont rien de plus que des différences régionales, comme il y en a entre les provinces anglophones et au sein même de toutes les provinces."

Je ne suis pas d'accord. Cela fait maintenant 2 ans que je vie en Ontario et pour être honnête la différence n'est pas là ou je la pensais.

Selon moi, nous sommes assez proche au niveau politique...du moins en terme d'idéologie avec les ontariens. Mais culturellement c'est beaucoup plus différent que j'avais initiallement imaginé.

1-La bouffe
2-Rapport à l'alcool
3-Relation homme-femme
4-Vie culturelle (genre musique, cinéma etc..)
5-Rapport au travail

À tout ces points, j'ai observé d'importantes différences bien au-delà des différences entre un montréalais et un gars de l'Abitibi.

Bryan Breguet a dit…
14 juillet 2009 à 13:45  

ok donc si je te suis Louis (et pour rappel, je vis aussi avec des "petits canadiens" et je fréquente carrément une canadienne, donc je suis pas moins bien placé que toi. Je dirais que je suis limite mieux placé en étant clairement dans le Canada et pas à 1h30 de Montréal, mais bon.

Donc ok mettons que l'identité canadienne anglaise c'est: public health care, hockey et UN, admettons cela. Je ne suis pas particulièrement d'accord, je viens de célébrer le Canada Day ici, en CB, et tu sentais un sentiment d'appartenance au Canada bien plus large que simplement "on a des soins de santé publics". Mais admettons que l'identité canadienne ce ne résume qu'à cela (et je suppose que le ROC ne produit aucun show ou n'a pas de culture, n'est pas-ce Louis? Restons dans les stéréotypes). Alors je repose ma question: en quoi, à part la langue, l'identité québécoise est-elle différente ou mieux définit? Nous avons bien vu pendant la commission Bouchard Taylor et toute la pseudo crise des accommodements raisonnables que l'identité québécoise n'était pas si claire, mise à part la langue!

Au fait, je citerais le multiculturalisme comme valeurs de l'identité canadienne! Et tu sais quoi? Le simple fait que dans tous les sondages, nous voyons que le ROC est bien plus ouvert aux immigrants, me laisse à penser qu'au fond, les canadiens anglais ont bien moins de problèmes avec leur identité que les québécois.

De plus, n'oublions pas que définir soi-même, lorsqu'interrogé, qu'est-ce qui définit ton identité, est extrêmement difficile.

Pour conclure, même si je suis prêt à reconnaître que la perte du système public serait surement moins problématique au Québec, quelle est la part attribuable à l'identité, et quelle est la part du "notre système ne fonctionne pas"?

Vincent Geloso a dit…
14 juillet 2009 à 14:25  

Louis: 1, l'Ontario c,est vraiment à part du Canada et ils ont une identité difficile à comprendre. Mais ils en ont une qui est peut-être partiellement fait en fonction des autres, mais quand même en fonction de certaines choses. C'est peut-être moins solide que les EUA, mais bon c'est quand même plus le cas que le Canada va se fendre en deux.

2: CHA - Come on, en Alberta ausis y'a une grosse frange d'appui à la privatisation partielle (lire : Two Tier)

Mais pour le français, c'est vrai que c'est un élément fort de distinctions nationaliste.

louisp a dit…
14 juillet 2009 à 14:34  

Je ne dit pas qu'ils n'ont pas d'appartenance au Canada. À Ottawa la Canada Day est assez incroyable...il y a plus de gens en rouge (en proportion) qu'il y a de gens en bleu à la st-Jean à Québec.

Il y a bien sûr de la production culturelle canadienne. Ça serait con de le nier. Le nationalisme canadien est bel et bien en vie(les gens semblent l'oublier). Je ne dit pas le contraire. Ce que j'affirme( et je ne suis pas seul...va sur amazon...même sur wikipedia tu vas en trouver en masse des références sur le sujet) est que l'identité canadienne est beaucoup basé sur les politiques gouvernementales.

Pour ce qui est des différences, j'en ai nommé 5 plus haut. Est-ce que l'identité québécoise est mieux définit...peut-être pas. Mais c'est rare que système de santé va sortir quand on parle d'identité québécoise. On a été l'une des dernières provinces a instauré le système universel de santé.

Pour ce qui est du multiculturalisme, tu as entièrement raison. Elle fait partie de l'identité canadienne. Et en effet, l'ouverture à l'immigration envoie un signal dans ce sens. Mais tu sembles constamment oublié que les québécois francophone est une minaurité sur le territoire américain. Et le "manque d'ouverture" (si tu veux appeler ça comme ça) à l'immigration n'est pas un signe que l'identité québécoise n'est pas bien définie. C'est un signe que les québécois agissent comme une minaurité qui ne veut pas disparaître.

Bah 1h30( 3h00 de MTL pour Kingston) ça ne change rien dans le fait que tout le monde ici vient de Toronto ou une banlieu de Toronto lol.

Guillaume a dit…
15 juillet 2009 à 14:37  

"Je ne suis pas d'accord. Cela fait maintenant 2 ans que je vie en Ontario et pour être honnête la différence n'est pas là ou je la pensais."

J'ai vécu quelques mois à Toronto et quelques mois au Nouveau-Brunswick, en plus de plusieurs années en Estrie et à Montréal, et c'est d'où je tiens mon affirmation précédente. Et les témoignages d'amis ayant résidés quelques mois à Vancouver et en Alberta confirment ma pensée.

Sérieusement, la seule différence que je vois, c'est que les Canadiens-Anglais sont plus religieux et plus éduqués (tant en ce qui a trait à l'éducation scolaire qu'à l'éducation données par les parents).


"donc je suis pas moins bien placé que toi"

Ne le prend pas mal, mais je ne vois pas comment un Suisse est mieux placé que des Canadiens descendants de colons pour évaluer cette question...


"Au fait, je citerais le multiculturalisme comme valeurs de l'identité canadienne! Et tu sais quoi? Le simple fait que dans tous les sondages, nous voyons que le ROC est bien plus ouvert aux immigrants, me laisse à penser qu'au fond, les canadiens anglais ont bien moins de problèmes avec leur identité que les québécois."

Malheureusement, ces sondages ne font pas la distinctions entre les résultats fournis par les Canadiens issus de l'immigration plus ou moins récente et ceux issus de la colonisation. Si la distinction était faite entre, d'une part, les descendants de colons Français et Britanniques et, d'autres parts, les descendants d'immigrants non-Britanniques et non-Français arrivés après la Confédération, les résultats entre les deux catégories seraient sans doutes différentes. Car il est évident que ceux qui bénéficient du multiculturalisme et des politiques précédentes allant dans ce sens seront heureux du statut multiculturel du pays. Quant aux autres, qui n'en bénéficient pas mais ont contribué à le mettre en place, parfois malgré eux et assurément à leur frais, c'est une autre histoire.

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Au sujet du blogue

Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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