How good we have it...

vendredi 26 décembre 2008 ·

Alors que certains prétendent qu'une nouvelle Grande Dépression est à nos portes, je me permet de faire des rappels à ces oiseaux de malheur que si il est vrai que la situation est grave, il est normal que l'économie se contracte parfois pour tuer les entreprises inefficaces et permettre une meilleure utilisation des travailleurs, du capital et des idées. Il faut cesser de s'énerver et cesser de bloquer les mécanismes de marché qui permettent la correction (les prix). Mais bon, certains de ses oiseaux de malheur pense qu'il faut revenir (un peu comme l'extole le groupe nationaliste Mes Aïeux) à des valeurs plus traditionelles comme avant l'arrivée du capitalisme, de la mondialisation, de la télévision couleurs, du cable, de l'internet et de l'iPod.

Ce qui est drôle, c'est que plusieurs personnes pensent que la vie était meilleure au début du siècle. Plusieurs sous-estiment la croissance économique depuis 1900 pensant que la qualité de vie n'a augmenté d'un ordre de 50% à 200%, alors que nous avons vu une multiplication par cinq de notre qualité de vie. Jusqu'aux années 1950 aux États-Unis, la malaria était encore un probléme dans les États du sud (notamment l'Alabama et le Mississipi) et la sous-alimentation était encore un fléau gigantesque. Depuis 1900, il est presque impossible d'estimer la hausse de la qualité de vie (de 1900 à 2000, il s'agit du siècle de l'histoire de l'Humanité dans lequel la qualité de vie a augmenté le plus rapidement à un rhytme exponentiel) parce qu'elle s'est illustrée sur tous les plans ; éducation, santé, qualité de vie, accés aux biens et services, nouvelles technologies, psychologie etc.

Il est facile d'oublier cela quand nous sommes nés alors que l'ordinateur portable devenait une réalité (et non pas seulement le fantasme d'un ingénieur), mais nous prenons des choses pour acquis. Un bel exemple de cela est la magnifique série rendue public par PBS aux États-Unis qui demande à des familles de se transplanter dans la vie du Montana à la fin du 19ème siècle. Il est fou de constater comment plusieurs idolâtrent la vie agricole loin de la société moderne. Pendant la série, une femme demande aux producteurs si elle peut accoucher de son enfant comme une femme du Montana en 1883 ne réalisant pas le danger gigantesque qu'elle fait courir à son enfant. Elle se rend vite à l'évidence, l'iddyle présentée par les apôtres de la simplicité volontaire n'est pas au rendez-vous. Pourquoi?

Tout simplement parce que la vie était dure dans ces temps là. L'eau potable de qualité était un mythe, l'alcool faible était la boisson de choix même pour les enfants. L'hygiène était limité à des lavages faciaux sur une base irrégulière et les bains étaient une occassion qui se présentait à un rhytme mensuel. La journée durait une douzaine d'heure et c'était du labeur difficile qui demandait des efforts considérables pour très peu de rendements. Les repas consistaient de quelques ingrédients routiniers avec peu de nutriments, vitamines et minéraux nécessaires pour lutter et prévenir plusieurs maladies rendues ridicules de nos jours (combien de morts du scorbut en 2008?). Tout cela combiné ensemble résultait en une espérance de vie dépassant difficilement la quarantaine ou la cinquantaine d'années dépendant des régions. Et nous sommes toujours aux États-Unis là. Rien d'iddylique dans la vie du passé, le présent est de loin supérieur.

Alors, je comprend que la crise financière rend certaines âmes mal à l'aise, mais l'amélioration de notre qualité de vie ne passe pas par un "retour dans le passé à des valeurs traditionelles".

3 commentaires:

Administration a dit…
26 décembre 2008 à 10:39  

Ainsi, il faudrait que les gauchistes et les catastrophistes (qui rêvent secrètement d'un retour pour toute la population à un monde plus près de la nature, sans recourir à la technologie moderne) finissent par regarder les faits en face:

Le monde qu'ils prônent en est un de bien plus d'incertitudes, d'instabilités (notamment agricoles donc alimentaires), de pauvreté et de grandes problématiques.

Je les invite à venir fouiller la vie de leurs ancêtres et de leurs grands-parents aux Archives nationales ou dans les Archives départementales françaises s'ils ne me croient pas.

Anonyme a dit…
26 décembre 2008 à 13:01  

Votre billet, quoiqu'intéressant, souffre, si vous me le permettez, d'une lacune argumentative. Vous contestez le « retour dans le passé à des valeurs traditionnelles ». Pour ce faire, vous soutenez que la « qualité de vie » (que vous n'avez d'ailleurs pas explicitement définie...) que l'Occident possède aujourd'hui est de loin supérieure à celle de nos ancêtres.

Ce que votre argumentation sous-entend, c'est que les valeurs traditionnelles ne permettent pas d'obtenir la "qualité de vie" qui est la nôtre. Cependant, on ne peut lire nulle part pourquoi lesdites valeurs nous empêcheraient de parvenir à de tels résultats, ce qui, vous en conviendrez, devrait être le coeur de l'argumentation. À ce que je sache, changer de valeurs n'implique pas nécessairement se départir de l'ordinateur portable que vous affectionnez tant...

Il eut plutôt fallu montrer en quoi les valeurs d'antan (lesquelles, d'ailleurs) étaient responsables des conditions matérielles d'existence de l'époque, en quoi celles d'aujourd'hui ont produites les conditions actuelles et en quoi il est impossible que les valeurs traditionnelles puissent nous mener à notre "qualité de vie" présente. Votre conclusion n'est tout simplement pas logiquement autorisée.

Anonyme a dit…
29 décembre 2008 à 13:35  

Et si ce n’avait pas été de l’intervention de l’État dans plusieurs domaines ce siècle-ci et au précédent, le peuple serait encore en train de travailler 80 heures semaines (6 jours sur 7) seulement pour survivre, sans compter leurs enfants de 10-12 ans qui se faufileraient encore entre les mécanismes des machines industrielles lorsqu’il y’aurait un bris.
‘’ de 1900 à 2000, il s'agit du siècle de l'histoire de l'Humanité dans lequel la qualité de vie a augmenté le plus rapidement à un rhytme exponentiel’’
Et ce n’est certainement pas grâce à votre idéologie libertarienne que vous prônez comme de vrais ptits Témoins de Jéhovah. Le principal défaut de nos sociétés civilisées c’est ce système économique (sa définition pure) que vous chérissez tant et qui arrive à planter à toutes les générations. Vos cycles, comme vous les appelez … OUI à un certain capitalisme, mais un capitalisme soutenu, et non pas une dérèglementation maximale qui fera jouir une poignée de personnes seulement.

Aaaaaaaaaah ! Quand les libertariens s’apercevront que leur doctrine ne les libert – à – rien …

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Au sujet du blogue

Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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