Le majoritaire n'est pas une panacée

mardi 28 octobre 2008 ·

Plusieurs libéraux souhaitent un gouvernement majoritaire, je les comprend c'est leur parti. Mais plusieurs individus qui auraient tendance à pencher vers les libéraux souhaitent un majoritaire libéral pour des raisons de «stabilité».

Premiérement, comme Bryan l'a souligné le mode électoral est difficilement associable à la stabilité politique en soit. Je considére que les contextes économiques et sociaux contribuent bien plus à la stabilité ou l'instabilité d'un gouvernement.

En second lieu, le minoritaire posséde des vertus. En fait, une comparaison un peu boîteuse serait les États-Unis. Aux États-Unis, quand le président est démocrate et que le congrés est républicain et vice-versa, les dépenses ont tendance à augmenter moins rapidement que quand les deux sont du même parti. Aussi, dans une telle situation, on divise les lobbys. Certains lobbys iront voir le Président pour obtenir des faveurs ou en faire bloquer et d'autres iront voir le Congrés pour en obtenir ou faire bloquer. En situation minoritaire au Québec, si les libéraux proposent quelque chose qui irrite le groupe X, le groupe X ira voir l'ADQ et le PQ pour faire bloquer et/ou iront demander à l'opposition de mettre de la pression. C'est sûr que dans cette situation, les grandes réformes deviennent difficiles et il devient plus avantageux de mettre de l'avant des petits pas. Mais le majoritaire n'est pas nécessairement supérieur au minoritaire.

En majoritaire, tout le monde se concentre pour lobbyer le gouvernement et les groupes peuvent plus facilement jouer contre le gouvernement. Aprés tout, entre 2003 et 2007, Jean Charest a fait des réformes légéres au code du travail (trés légéres) et tout le monde a pris la rue. Par la suite, il a reculé (même si il était majoritaire) face aux groupes étudiants en 2005, il a aussi dû abandonner toute tentative de réforme du secteur public face à l'opposition des syndicats. Le gouvernement peut aussi se livrer à des orgies de faveur pour se faire réélire et il peut les distribuer plus aisément qu'en situation minoritaire.

Donc, non je ne suis pas convaincu que le minoritaire est inférieur au majoritaire. Même que j'admet pencher du côté minoritaire. Aprés tout, un exemple intéressant est l'Allemagne qui introduit souvent dans les coalitions le Free Democratic Party (FDP), un parti pro-entreprise et pro-marché qui s'assure d'éviter des dérives étatistes en tentant de libéraliser un peu l'économie. Même chose en Irlande où les réformes des années 1980 ont été conduites par la présence dans la coalition gouvernementale de quelques éléments libéraux.

En fait, je pense que plus le pouvoir est divisé entre plusieurs partis, plus ca peut être positif (donc dans des coalitions)(mais ca dépend des pays, je l'admet).

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Au sujet du blogue

Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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