Les conservateurs sortent le meilleur et le pire en une semaine. Le pire étant la décision sur Statistiques Canada et le meilleur étant l'annonce sur la fin de la discrimination positive dans la fonction publique. Alors divisons ce post en deux parties
- Statistique Canada: Honnêtement, je comprend l'argument philosophique des libertariens et des conservateurs sur la question et j'admet une certaine sympathie à l'égard de cette position. Cependant, ma sympathie ne me rend pas favorable à l'égard de la position puisque la décision peut couper des deux côtés. Gardons l'angle "libertarien" de la chose voulant que les statistiques servent à justifier l'intervention de l'État à tout azimut. Le seul problème avec cette affirmation c'est qu'une statistique ne veut rien dire par elle-même. Une statistique est neutre en elle-même, c'est son utilisation qui lui donne une justification. Ainsi, je peux prendre des données produites par l'État pour justement lutter l'État. À toutes fins pratiques, je le fais très souvent sur ce blogue comme lorsque j'ai souligné que Jean-François Lisée justifiait les politiques sociales du gouvernement du Québec en citant le faible taux de pauvreté du Québec sans mentionner que la pauvreté est plus persistante au Québec alors qu'elle est davantage transitoire en Ontario ou Alberta. Un autre exemple souvent cité dans la littérature serait le livre de Charles Murray, Loosing Ground, qui questionnait l'ensemble des effets destructifs de l'État Providence dans la vie américaine surtout à l'égard de la pauvreté. Murray est reconnu comme un libertarien et son livre - qui est une de mes inspirations par ailleurs - se base en grande partie sur des données du recensement américain. Toute épée peut couper des deux côtés et si les étatistes utilisent les statistiques pour justifier leurs actions, ils fournissent aussi possiblement des armes aux gens qui leur sont opposés. Les statistiques n'ont pas de couleur, c'est comment on les présente qui leur en donne une. Alors autant avoir les meilleures données possibles.
- Discrimination positive: Quand Bryan dit "soyons honnêtes, sans cette discrimination positive, le service de police de Montréal serait probablement uniquement composé de blancs aujourd'hui", je répond que c'est sans importance. Je trouve inacceptable pour le secteur public d'établir une préférence en fonction d'un facteur sur lequel les gens n'ont aucun contrôle. Après tout, personne n'a choisi d'être noir ou d'être caucasien tout comme personne n'a choisi d'être né au Québec ou au Rwanda. Choissisons les gens uniquement en fonction des capacités et du mérite. Mais logiquement, comme Bryan, je trouve ridicule d'avoir une préférence pour les citoyens du Canada dans la fonction publique. Je peux comprendre pour des branches de gouvernement comme le ministère de la défense, mais je vois aucun problème à employer un économiste de Belgique, Danemark ou Grande-Bretagne pour occuper un poste pour lequel il a les qualifications. Après tout, la discrimination positive demeure de la discrimination.