Ne pas voter...

dimanche 1 novembre 2009 ·

Pendant des semaines, le directeur général des élections du Québec (DGEQ) a exhorté les électeurs à aller voter dimanche pour les élections municipales. Lors des dernières élections municipales du 6 novembre 2005, 45 % des personnes inscrites sur les listes électorales ont exercé leur droit de vote. Le DGEQ a raison de s’inquiéter, l’action de voter est noble et implique un certain sens de responsabilité civique. Cependant, il s’agit quand même seulement d’un « droit » de vote et ce droit implique qu’on peut tout simplement ne pas aller voter. Il y a plusieurs raisons rationnelles pour ne pas voter. Une analyse coûts-bénéfices est le meilleur moyen d’illustrer cela.

Premièrement, les élections municipales sont tout simplement moins contestées que les élections provinciales et fédérales et il y a donc moins d’intérêt. En effet, en 2005, 55% des postes de maire ont été remplis par acclamation et ce chiffre monte à 61% chez les conseillers municipaux. Si tant de postes sont remplis sans compétition, c’est que les électeurs ne ressentent pas la nécessité d’affirmer une opinion contraire. Ils peuvent même avoir le sentiment qu’il n y a pas d’enjeux majeurs, ce qui diminue le « bénéfice » d’aller voter. En plus, à l’exception notable de la course à la chefferie de l’ADQ il y a quelques semaines, les courses électorales se jouent rarement par quelques votes, ce qui diminue l’impact d’un seul électeur. Un électeur dans un district acquis solidement par un parti voit difficilement l’impact de son vote s’il désire voter pour un parti adverse. Une illustration simple c’est le comté de Westmount-Saint-Louis au provincial qui est solidement acquis aux libéraux qui accuse des faibles taux de participation à chaque élection provinciale (en 2008, seulement 36.8% des électeurs du comté sont allés voter).

Deuxièmement, il y a les coûts qu’on peut mesurer par ce qu’on aurait pu faire d’autre à la place de s’investir dans ce processus de votation. Il faut investir du temps pour comprendre des programmes politiques, rencontrer les candidats et collecter l’information nécessaire au vote. Il faut aussi investir du temps (de l’essence peut-être) pour aller voter lors du jour de scrutin. Quelles sont les « investissements » alternatifs pour ce temps consommé? Un père de famille aurait pu le passer avec ses enfants à la patinoire, un travailleur aurait pu choisir de travailler quelques heures de plus, une mère aurait pu choisir de se reposer ou un étudiant aurait pu étudier davantage pour ses examens.

En soit, quelqu’un qui ne vas pas voter n’est pas un imbécile ou même un insouciant, en fait, il se soucie de choses plus importantes à ses yeux. Devrions-nous tenter de culpabiliser des jeunes parents, des travailleurs, des étudiants et n’importe quel autre membre de la société pour avoir fait le choix de ne pas voter? Pour moi, la réponse est non! Ceux qui tentent de les culpabiliser pour cela ne comprennent la nature d’une démocratie et devraient peut-être retourner faire leurs devoirs pour comprendre ce que c’est d’être libre de faire un choix.

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Au sujet du blogue

Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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