Données de StatCan

samedi 25 avril 2009 ·

Consulter régulièrement le site web de Statistique Canada est toujours une bonne idée. Il faut dire que cet organisme emploit assez de monde pour nous fournir plein (trop?) de statistiques sur tout. La dernière édition du Quotidien nous apprend plusieurs informations intéressantes sur le lien entre diplômes, emplois et revenus. Voici quelques extraits:

Revenus moyens par niveau d'éducation:

Le revenu annuel médian parmi les travailleurs à temps plein en 2007 était le plus faible chez les diplômés du collégial, se chiffrant à 35 000 $. Il passait à 45 000 $ chez les diplômés du baccalauréat, à 60 000 $ chez les diplômés de la maîtrise et à 65 000 $ chez les diplômés du doctorat
Je me demande bien pourquoi je fais mon ph.d... Bien que je savais avant de commencer que la rentabilité de ce diplôme laissait à désirer. Si les rendements du bacc et de la maitrise sont certes fort importants (près de 30% dans les deux cas), cette statistique remet les choses en perspectives:

Ainsi, certains diplômés du collégial gagnaient plus qu'un grand nombre de bacheliers. Par exemple, 25 % des diplômés du collégial gagnaient 44 300 $ ou plus par année, alors que 50 % des bacheliers gagnaient 45 000 $ ou moins
Finalement, le fameux endettement étudiant. Selon Statcan, l'endettement moyen des étudiants bacheliers étaient de 20,400$. Je sais que ces données sont pour le Canada en entier, néanmoins je reste toujours sidéré de voir ces chiffres. Surtout lorsque l'on sait que la moitié des étudiants n'ont pas contracté de prêt ou n'ont pas de dettes à la fin de leurs études. Cela signifie donc que ce 20k de moyenne est beaucoup plus élevé pour ceux qui ont effectivement une dette... Je reste très septique sur les justifications à cet endettement. Encore une fois, en particulier au Québec, on peut compléter un bacc en travaillant temos plein l'été et à temps partiel pendant les cours. Cela permet même de vivre en collocaiton. Mais bien sûr, comme je l'ai déjà dit, cela ne permet pas de passer l'été à travers l'europe...

7 commentaires:

Guillaume a dit…
25 avril 2009 à 09:11  

Si un étudiant travail 40 heures par semaine pendant ses quatre mois de congés estivaux, et ce au salaire minimum, il fera à peine plus de 6000$.

3000$ seront dépensés pour payer ses frais de scolarité. Donc, s'il veut vivre avec plus que les 250$ par mois restant, il n'aura pas le choix de contracter des prêts...

S'il décide de travailler à temps partiel pendant l'année scolaire, toujours au salaire minimum, disons 20 heures par semaine (ce qui est relativement élevé et risque de limiter son succès scolaire), il fera à peine 6000$ de plus. Ça lui donne néanmoins 750$ par mois (en incluant le 250$ mensuel gagné pendant l'été), mais la moitié iront vraisemblablement dans le loyer. Il reste alors environ 90$ par semaine, pour toutes les autres dépenses non-considérées... Il devra vraisemblablement emprunter également avec ce cas de figure, surtout s'il compte travailler un nombre d'heure plus raisonnable que les 20 heures citées plus haut.

Bref, les étudiants qui ne sont pas endettés à la fin de leurs études sont soit ceux qui viennent de familles aisées (que ce soit parce que les parents sont syndiqués, issus d'une riche famille ou ont des professions très payantes) qui peuvent défrayer tous les frais, soit ceux qui ont des "contacts" leur permettant d'obtenir les emplois payant, rémunérés largement au-dessus du salaire minimum et offrant de bonnes conditions (et les dits contacts sont souvent obtenus via une famille possédant une des caractéristiques ci-haut mentionnée).

Mais ceux qui n'ont pas ces chances ne sont pas dupes. Ils ne vont pas idiotement trimer dur à la fois à l'école et au travail, en plus de se priver de tout, pendant que leurs confrères plus choyés par la chance (car on ne décide pas qui seront nos parents...) ont de l'argent facilement, peuvent consacrer beaucoup de temps à leurs études et peuvent se payer du luxe. Les élèves moins choyés emprutent pour vivre dans des conditions un peu plus similaires à celles de leurs confrères plus chanceux et pour pouvoir se consacrer davantage à leurs études. Et, comme les études sont un investissement, ils ne voient pas de problèmes à s'endetter pour l'éducation, même s'ils ont un goût amer dans la bouche en regardant leurs riches confrères se la couler douce.

Voilà qui justifie l'endettement étudiant.

Vos propos ressemblaient à la version "droitiste" de la "gauche caviar".

Mais comme j'aime votre blogue et que ce n'est pas dans votre habitude de faire de la "droite caviar", je reviendrai ;-)

Bryan Breguet a dit…
25 avril 2009 à 13:57  

Salut Guillaume,

Merci du commentaire. Mais je en suis pas d'accord. Si tu as plus de 20 ans et travaille au salaire minimum, c'est que, selon moi, tu n'as pas assez cherché un emploi. Je suis arrivé au Québec en 2003, je n'avais donc aucun contact, et j'ai toujours réussi à travailler pour au minimum 14$ de l'heure (et cela avant de travailler à l'université comme assistant de recherche ou d'enseignement). Normalement, tu travailles au salaire min quand tu as 16-17 ans, pour te faire une expérience de travail. Rendu à 20 ans, bcp d'étudiants gagnent largement plus, donc tu peux facilement gagner bien davantage que dans ton calcul.

D'autre part, même dans ton calcul, on voit que cela sera visiblement trop serré pour ne pas emprunter (note: tu oublies d'inclure l'argent du crédit de TPS et TVQ ainsi que la prime au travail du Québec, ensembles, ces crédits donneront un bon 1000$ de plus par an si tu gagnes vraiment 12k par année), mais tu n'auras pas besoin d'emprunter 20k pour un simple bacc. Je ne prétends pas que l'endettement étudiant est stupide (bien au contraire, je trouve cela génial de voir quelqu'un investir dans son avenir). Ce que je critique, c'est les montants empruntés. Bcp d'étudiants ont juste trop de dettes, et souvent cela est dû car ils ne travaillent pas. Ils passent l'été en Europe, ont une voiture, sortent tous les week-end, etc.

Bryan Breguet a dit…
25 avril 2009 à 13:58  

Juste encore ceci, chaque été, si tu vas sur EmploiQuébec, tu verras des centaines d'offres avec des salaires largement supérieurs à 8$ de l'heure. Je t'accorde (et Vincent sait que je critique tjrs cela) que souvent, il faut connaitre quelqu'un pour décrocher une bonne job au Québec. Néanmoins, c'est tout a fait possible de trouver du 11-12$ de l'heure (je sais qu'on est en récession maintenant et que ca doit surement etre plus difficile).

Anonyme a dit…
25 avril 2009 à 15:53  

Pour trouver du travail comme assistant de recherche, c'est très facile de travailler pour une chaire de recherche hors de Montréal du moment que tu figures parmi le premier tiers en terme de moyenne.

Toujours hors de Montréal, beaucoup d'étudiants vont travailler dans des grandes usines l'été. 15 à 24$ l'heure.

J'ai des amies qui travaillent à temps plein l'été et à temps partiel le reste du temps dans des restaurants. Avec les pourboires, 14-20$ l'heure.

Un logement hors de Montréal, ça coûte tellement rien aussi. Tu peux bien vivre avec des standards d'étudiant pour 6-8000$ par an.

Si la vie montréalaise et le milieu huppé du Plateau t'intéressent, tu peux profiter des services de covoiturage à bas prix comme AlloStop que l'État n'a pas encore réglementé pour y aller à divers moments de la semaine.

Si tu as déjà un diplôme collégial technique ou un baccalauréat spécialisé, tu peux déjà gagné mieux que le salaire minimum, peu importe où tu vis au Québec.

Guillaume a dit…
25 avril 2009 à 18:02  

Je n'ai en effet pas inclus les transferts, mais si on les ajoute à mon analyse initiale, ça n'embellit pas beaucoup la situation. D'autant plus qu'au Québec, on prend d'une main ce qu'on vous remet de l'autre...

Mais, personnellement, je ne crois pas que nous vivions sur la même planète. À moins d'être dans une situation avantagée de part ses relations ou d'être quelqu'un d'exceptionnel, la plupart des étudiants n'auront pas un emploi aussi bien payé que tu le dis, au même titre que plusieurs travailleurs qui doivent se contenter de bas salaires. Je suis content que tu réussises si bien, mais supposer que les autres ne font pas assez d'efforts, c'est le penchant de droite du discours de Françoise David...

Prenons l'exemple des emplois dans les usines. Soit l'usine est non-syndiquée et les salaires y sont bas (parfois au salaire minimum), soit l'usine est syndiquée et vous avez besoin d'un contact pour y être embauché. Idem en ce qui a trait au travail dans les organismes gouvernementaux ou dans le réseau de la santé.

Quant au travail de serveur, en effet, c'est une mine d'or. Mais le salaire est amplement mérité, vu les mauvaises conditions de travail, contrairement aux emplois mentionnés plus haut.

Reste que la situation que je décris expose avec brio un des nombreux échecs de la Révolution tranquille. Loin de détruire l'esthablisment et les barrières, elle en installé d'autres.

Quoi qu'il en soit, lorsque je serai dans votre heureuse situation, je défendrai la même position que vous, puisque ce sera dans mon intérêt de faire la promotion du système. D'ici là, je ne me tirerai pas dans le pied... (Ce qui ne veut pas dire que je ne supporte pas la droite ou que j'appuie la gauche...)

Jean-Paul a dit…
25 avril 2009 à 21:02  

une autre catégorie d'étudiants qui ne sera pas très fortement endettés à la fin de leurs études: ceux qui habitent chez leur parents en étudiant.

Bien sûr, quand on habite Petite-Vallée ou Victoriaville, c'est difficile. Mais il y a une proportion non négligeable d'étudiant à l'UQAM qui habite Montréal ou ses environs immédiats.

Bryan Breguet a dit…
26 avril 2009 à 00:26  

Sincèrement Guillaume, je connais plein d'étudiants qui travaillent pour bien davantage que 8$ de l'heure. Et je ne viens pas d'un milieu aisé ou avec plein de contacts. Donc je pense sincèrement qu'avec un minimum d'expérience (donc si tu as commencé à travailler vers 16-17ans), quand tu es rendu à 20 ans, tu peux trouver relativement facilement des emplois bien rémunérés. Mais cela dépend aussi de quelle job tu es d'accord de faire (genre en usine souvent cela peut être fatiguant).

Cela dit, je garderai de ton commentaire que cela peut être difficile pour certains. En fait, je partage totalement ton point de vue sur comment les syndicats travaillent bien souvent contre toi. J'ai travaillé dans un hopital (entré sans contact), et je payais els cotisations sans etre syndiqué! Vu qu'il fallait attendre 3 mois. Et le systeme d'ancienneté faisait en sorte que je travaillais très peu (c'était sur appel).

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Au sujet du blogue

Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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