Le mythe du déséquilibre fiscal

vendredi 14 novembre 2008 ·

Je suis bien heureux que Charest se soit battu pour imposer ses baisses d'impôts grâce à l'argent du règlement du fameux déséquilibre fiscal. Ainsi le débat est clos, Québec n'a plus aucune crédibilité pour aller quémander du cash à Ottawa.

Le déséquilibre fiscal est un mythe car Québec peut augmenter ses revenus quand il le veut, il a un pouvoir total là-dessus. Après tout, depuis 1997 nous avons eu droit à des hausses importantes des cotisations au RRQ, avec des taux qui sont passé de 6% à 9.9% et bientôt 10.4%. Sans oublier la carbon tax de Charest, déguisée en redevances sur les hydocarbures. Les exemples de pouvoirs discrétionnaires de Québec sur ses revenus sont quasi illimités.

Mais ce n'est pas tout, à tous ceux qui pensent qu'Ottawa a trop d'argent ou que Québec se fait voler des espaces fiscaux, allez donc consulter le site web de l'OCDE sur le fédéralisme financier. En particulier ce document (datant de 2002 cependant, mais donc au moment du pic du déséquilibre fiscal). On y découvre que le Canada est la fédération la pus décentralisée au monde en matière fiscale. En effet, les revenus des provinces et municipalités comptent pour 43% du total des revenus des impôts, le total le pourcentage le plus élevés de toutes les fédérations membres de l'OCDE, juste devant la Suisse. Peu importe la manière de calculer ces statistiques, on en arrive toujours au même résultat: le Canada et la Suisse sont très décentralisés fiscalement parlant. D'ailleurs, savez-vous que le Québec est le seul exemple de palier de gouvernement sous-nationaux qui a sa propre Taxe sur la Valeur Ajoutée (la TVQ). D'habitude, les états ou provinces ont au mieux une taxe de vente aux détails (non non ce n'est pas la même chose) et en fait, avant le Québec, la grande majorité des spécialistes estimaient que ce n'était pas possible d'avoir une TVA sous-national (administration, distorsions des prix, etc).

Pour conclure, la meilleure preuve que le déséquilibre fiscal n'a jamais existé? Aucune province n'a profité de la baisse de TPS, alors que c'est exactement ce que demandait le Québec, des champs d'espaces fiscaux. Et pire que ça, aucun parti à l'Assemblée nationale n'a proposé de récupérer la tps (certains députés, dont François Legault, mais ils se sont vite faits rabrouer).

Alors vous pensez que le Canada est centralisé? Think again!

(Vincent tu ajoutes ce que tu veux, depuis que tu as vu la lumière et que tu n'es plus un gauchiste nationaliste, je te fais confiance lol)

2 commentaires:

Jonathan le Goéland a dit…
14 novembre 2008 à 02:13  

L'histoire de la RRQ me met hors de moi. D'un côté nous sommes pris avec les erreurs de nos parents et grand-parents et de l'autre nous sommes pris pour arranger les choses pour l'avenir de nos enfants.

Au bout de la ligne, nous auront probablement travailler plus pour avoir moins à notre retraite.

Bryan Breguet a dit…
14 novembre 2008 à 03:22  

Une chance que les hausses ont eu lieu avant les départs massifs en retraite des babyboomers, au moins ils auront payé un peu pendant quelques années.

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Au sujet du blogue

Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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