Récemment, le CIRANO a publié une étude qui aurait mérité une plus grande attention médiatique. En regardant le vieillessement de population, Mathieu Laberge et Claude Castonguay proposent qu'on peut augmenter le taux d'activité des personnes les plus âgées. En soit, il est clair que la mesure ne serait pas suffisante pour contrer l'effet sur les finances publiques d'avoir une population active plus petite et une demande plus grande de services.
Cependant, je voudrais réitérer que le vieillissement d'une population n'est pas du tout un problème économique contrairement aux dires de ma bonne amie Joanne Marcotte.
Premièrement, le taux de corrélation (0.52) que Laberge et Castonguay calculent entre la population active et la croissance économique est trompeur. Si on suit la logique sous-jacente, une baisse de la population active mène automatiquement à une baisse de la croissance économique. Cependant, ce n'est pas le cas. Ce qui compte dans tout cela, c'est la productivité. Il est certain que si 20% de la population Québécoise devait disparaître momentanément, il y aurait un effet dramatique sur la croissance. Mais ce ne sera pas le cas, en fait le changement sera progressif et sera inclu dans les attentes des entreprises. Ce changement progressif changera les prix relatifs des facteurs de production. Le travail deviendra relativement plus dispendieux que le capital et les entrepreneurs se déplaceront vers des méthodes qui utilisent davantage de capital. L'organisation du travail changera aussi pour augmenter l'utilisation du capital par unité de travail. Certaines industries plus intensives sur le plan du travail humain et non pas du capital disparaîtront et seront remplacées par des industries qui utilisent davantage de capital comme la finance, les assurances, les hautes technologies, la recherche et le développement, la santé, les services directs (en capital humain) etc. En plus, les entrepreneurs trouveront des manières de conserver les travailleurs plus longtemps ou d'amener de nouveaux travailleurs sur le marché (qui seront avantagés par le fait que le nombre de travailleurs sera plus petit).
La croissance ne ralentira pas avec une diminution progressive et anticipable de la population active. Ce qui pourrait ralentir la croissance c'est que la demande de services publics (sans réformes des méthodes) demande une augmentation importante de la taxation des particuliers et des entreprises. Ainsi, je réitère l'argument que j'ai fait sur ce blogue (et que Bryan a fait aussi) voulant que le choc démographique n'est pas vraiment un choc et représente surtout un problème pour les finances publiques que pour l'économie.
Les "vieux" et les finances publiques
samedi 16 janvier 2010
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Vincent Geloso
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Les "vieux" et les finances publiques
2010-01-16T16:07:00-08:00
Vincent Geloso
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Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.
Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.
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