Hypocrisie de Jean Charest (II)

samedi 16 janvier 2010 ·

Est-ce que le Québec est bon joueur dans la fédération Canadienne? En regardant la question environnementale, je dirai que non, en fait je dirai qu'il déstabilise la fédération depuis le gain d'importance de la question environnementale. Selon le ministère fédéral des finances, le Québec reçoit plus de 17.6 milliards pour l'exercice 2009-2010.

Il est important de considérer la hausse des transferts principaux, le Transfert Canadien sur la Santé (TCS) et le Transfert Canadien pour les Programmes Sociaux (TCPS) ont leur taux de croissance fixé dans le béton par le ministère des finances qui promet respectivement 6% et 3%. C'est-à-dire que le fédéral nous promet de couvrir le montant annuel de croissance des soins de santé (en moyenne 6% selon le Rapport Castonguay) et une grande partie de la croissance de nos coûts en éducation et autre programmes sociaux. Alors la croissance des dépenses nos deux postes les plus coûteux sont couverts en grande partie par le gouvernement fédéral et les autres provinces.

À ce point, il faut noter que le Québec ne fait que recevoir des autres provinces et du gouvernement fédéral. C'est là que l'hypocrisie environnementale de Jean Charest apparaît, comme le Québec reçoit tellement, il se permet le luxe d'avoir des politiques environnementales. Après tout, avec une hausse de 38% des transferts fédéraux au Québec depuis 2005-2006, c'est facile de se payer un petit luxe.

Regardons cependant les transferts au Québec et à l'Alberta per capita entre 2005-2006 et 2009-2010 (et ce sans calculer les effets de la péréquation)(les transferts fédéraux sont inscrits en millions de dollars, mais pas la répartition par habitant).



C'est ahurissant! Chaque Québécois reçoit, sans inclure les effets de la péréquation pour l'Alberta, près de 1,200$ de plus que chaque Albertain en transferts fédéraux et 400$ que chaque canadien.

Mon but n'est pas de critiquer le système de péréquation et les transferts fédéraux, mais le Québec doit admettre qu'il se paie ses petits luxes grâce au cadre fédératif Canadien sur lequel il survit. Si on veut que le Canada réduisse ses émissions polluantes, soit le Fédéral coupe dans les transferts aux provinces (ce que j'endosse personellement pour forcer des meilleures politiques publiques concurrentielles en matière de santé), soit Québec redonne de l'argent à Ottawa et Edmonton pour qu'ils puissent effectuer leurs efforts avec leur argent.

Commentaires (12)

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Éric Beaudry · il y a 790 semaines

En tout respect Vincent, je trouve que ton analyse manque de rigueur. Afficher des chiffres comme ça* et en conclure que l'Alberta est généreuse avec le Québec, ça m'apparait plutôt simpliste comme réflexion.

Si les transferts fédéraux sont plus importants per capita au Québec qu'en Alberta, c'est peut-être parce que les couts (en santé et en services sociaux) sont plus élevés au Québec? Cela s'explique-t-il en partie par la différence entre les courbes démographiques du Québec et de l'Alberta? Ces questions méritent une analyse plus sérieuse pour comprendre la raison de ces différences.

Je doute sincèrement que ces différences s'expliquent par une générosité. Il s'agit plutôt d'équité. Quand le Québec avait une population plus jeune, il a largement contribué à la richesse du Canada. Aujourd'hui, avec une population plus vieille, il est normal que les transferts fédéraux soient plus importants; il s'agit d'équité envers nos ainés, peu importe leur province de résidence, qui ont payé des impôts fédéraux durant leur carrière.

Dire que Jean Charest nuit à l'unité canadienne en dénonçant le fédéral en raison de son manque de leadeurship en environnement, à mon point de vu, cela démontre une méconnaissance de ce dossier complexe. L'inaction face aux défis environnementaux aura des conséquences économiques pour tout le monde, incluant le Québec. Il est donc légitime que Jean Charest, représentant le Québec, envoie un avertissement clair à Ottawa, c'est-à-dire qu'il est urgent d'agir.

Je crains que c'est plutôt des analyses comme la tienne, qui donnent l'impression que l'Alberta est généreuse sans vraiment l'être, qui divisent les canadiens.
Euh, donc l'analyse de Vincent manque de rigueur, mais venir poster un commentaire sans aucune source, c'est ok? Quand on affirme quelque chose comme "le Québec a largement plus contribué", cela serait bien d'avoir un nombre, une statistique ou une source. Prouve moi que la démographie québécoise est si différente de celle de l'Alberta que cela pourrait entraîner de si grosses différences. Là on parlera de rigueur.

La raison pour laquelle le Québec a davantage de transferts est car le Québec est plus pauvre, point final. Juste la péréquation (que l'Alberta ne touche jamais) fait déjà une énorme différence. Cela est cependant logique qu'une province plus pauvre touche davantage, nous ne remettons pas cela en cause. Nous critiquons l'attitude de Jean Charest et la magnitude de la différence. L'équité n'est pas là où tu le penses!
Non Éric, tu n'as pas compris.

Répondons au 3) en premier. Les transferts fédéraux à l'Alberta n'incluent pas le montant qu'ils ont eu à payer en péréquation. Si tu regardes la table de l'Alberta dans le tableau que j'ai utilisé tout comme toi, il n y aucune mention d'un négatif dans les transferts pour la péréquation. Alors j'ai pris le Québec au net et l'Alberta au brut, la contribution albertaine diminuerait si j'incluais le montant qu'ils donnent en péréquation. Désolé de te décevoir sur cela.

2) maintenant. Ton argument est inutile. L'efficacité des dépenses importent. La croissance des dépenses en santé en Alberta match assez bien la croissance économique provinciale alors qu'au Québec, la croissance économique est plus basse de près de 2 points de pourcentage que la croissance des dépenses en santé. Alors l'Alberta peut mieux financer ses services de santé alors que le Québec doit dépendre de la croissance des autres pour se financer puisque la sienne ne suffit pas (Rapport Castonguay)
1 réponse · actif il y a 790 semaines
Non! Sur ce point, Éric a raison, le tableau inclut la péréquation. On voit que le Québec en reçoit et pas l'Alberta. Si on voyait un signe négatif, cela ferait une double contribution (si tu reçois 2$ du fédéral et moi 0, la différence est de 2$, mais si tu reçois 2 et je paie 2, la différence est de 4). De toutes manières, mettre un chiffre négatif serait faux, l'Alberta ne paie pas directement la péréquation, le fédéral le fait. C'est juste un payement implicite vu que l'Alberta n'en reçoit jamais.

Donc c e tableau inclut la péréquation.
1) Ton argument est toujours insuffisant. Les Albertains sont per capita ceux qui paient le plus grand niveau des revenus du fédéral, alors ils sont ceux qui contribuent le plus à financer le TCS et le TCPS. Alors, toi tu regardes la destination de l'argent et non pas la composition de qui finance ces argents. Dans ce cas particulier, c'est l'Alberta qui contribue davantage.

Finalement, si l'Alberta contribue davantage au financement per capita et recoit moins d'argent per captia, c'est donc qu'il paie davantage au Québec par définition. Alors Jean Charest fait du piggyback sur le dos de l'Alberta. Et si Jean Charest était vraiement écologiste, qu'il abolisse le bloc patrimonial (meilleure politique environnementale possible).
Merci Eric pour cette pyramide, j'ignorais en effet que la différence démographique était si grande. Sauf que tu te tires dans le pied toi-même en quelque sortes. En effet, si les principaux transferts sont per capita, pourquoi le Québec en reçoit-il ainsi davantage per capita justement? Le Québec recoit 743$ par habitant pour le TCS en 2009 alors que l'Alberta ne recevait que 533$, pourquoi si ce transfert est réellement per capita? J'ignore les détails de calculs, mais avoue que c'est étrange. Peut-être as-tu raison, ce transfert est p-e ajusté en fonction de la distribution d'âge. Mais p-e est-il ajusté en fonction du revenu également...

Au fait, ne pas remettre en cause la péréquation (dans mon cas, Vincent ne partage pas mon avis pour des raisons idéologiques) ne signifie pas: 1) qu'on est d'accord avec le niveau des montants versés et/ou 2) qu'il n'est pas hypocrite pour Jean Charest de critiquer autant le fédéral et l'Alberta alors qu'une bonne partie de son financement vient de là. Il pourrait au moins le reconnaître.
1 réponse · actif il y a 790 semaines
1) Effectivement, c'était une erreur de ma part
2) Quant à la péréquation, pas nécessairement le cas. Je l'ai déjà été, mais maintenant c'est davantage l'ampleur des transferts et de la péréquation qui me dérange (surtout la hausse de 33% depuis Harper).
Mmh c'est possible que les transferts soient calculés ainsi. Remarque, les transferts pour les services sociaux doivent probablement être ajustés en fonction de la pauvreté ou du revenu moyen des résidents d'une province. Donc dans ce cas, le Québec doit recevoir davantage car il a davantage de pauvres.

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Au sujet du blogue

Scientifiquement justes, politiquement incorrects

Auteurs

Bryan Breguet est candidat au doctorat en sciences économiques à l’université de Colombie-Britannique. D’origine Suisse, il a passé les cinq dernières années au Québec au cours desquelles il s’est engagé en politique provinciale malgré le fait qu’il ne possédait pas encore la citoyenneté canadienne. Il détient un B.Sc en économie et politique ainsi qu’une maitrise en sciences économiques de l’université de Montréal. Récipiendaire de plusieurs prix d’excellences et bourses, il connaît bien les méthodes quantitatives et leurs applications à la politique.







Vincent Geloso holds a master’s degree in economic history from the London School of Economics, with a focus on business cycles, international development, labor markets in preindustrial Europe and the new institutional economics. His research work examined the economic history of the province of Quebec from 1920 to 1960. He holds a bachelor’s degree in economics and political science from the Université de Montréal. He has also studied in the United States at the Washington Centre for Academic Seminars and Internships. Mr. Geloso has been an intern for the Prime Minister’s cabinet in Ottawa and for the National Post. He has also been the recipient of a fellowship from the Institute for Humane Studies and an international mobility bursary from the Ministère des Relations internationales du Québec. Currently, he is an economist at the Montreal Economic Institute.

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